2 juillet 2010, 10:07
Posté dans : Actualités, La Haute-Marne, actualité et prospectives
Canal grand gabarit : une chance à saisir pour la Haute-Marne
Le 1er juillet, à Dommarien, les 8èmes jeudis de l'économie organisé par le SMAEPL était consacré à ce thème capital pour l'aménagement de notre territoire.
Le projet de liaison fluviale Saône-Moselle. Saône-Rhin
Les jeudis de l’économie, Dommarien le 1er juillet 2010
Je tiens tout d’abord à féliciter les différents intervenants qui se sont succédés et vous ont parfaitement présenté les caractéristiques, le contexte et les enjeux du projet de création d’un canal à grand gabarit reliant les bassins de la Saône et de la Moselle.
Que l’on ne s’y trompe pas. Il n’est question ici ni de décroissance ni de vision romantique, mais bien d’une approche prospective et économiquement rationnelle qui intéresse directement Chalindrey, mais aussi notre département, notre région et dépasse, d’ailleurs, le cadre de notre hexagone.
Vous le savez, l’énorme accroissement du trafic de conteneurs apparait comme une caractéristique des échanges internationaux. Les grands ports maritimes ont engagés d’importants programmes d’investissements pour augmenter leur capacité d’accueil en conséquence. Mais ils doivent faire face à une véritable saturation au niveau de leur hinterland. Ils doivent impérativement trouver des solutions.
Anvers et Rotterdam raisonnent déjà en termes d’intermodalité et intègrent la desserte par voie d’eau.
A cet égard, nous sommes beaucoup moins avancés. Nous sommes le seul pays où les canaux à grand gabarit ne sont pas connectés.
Or il est essentiel que la France ne reste pas à l’écart des grands flux et pour cela elle doit faire partie intégrante du réseau fluvial européen à grand gabarit qui selon tous les spécialistes, doit être constitué.
La réalisation d’une nouvelle liaison fluviale entre l’Europe du nord et de l’est et la Méditerranée le complèterait et doterait enfin la France d’un maillage fluvial performant.
Elle permettrait ainsi aux ports maritimes de Marseille et de Sète d’étendre leur hinterland vers les bassins mosellan, rhénan et danubien. Elle apporterait aux chargeurs une alternative au « tout routier », intéressante en termes économiques et environnemental. En effet, le transport fluvial est fiable. Il permet d’acheminer des tonnages très importants et dégage 2 fois moins de Co2 que le transport routier
L’enjeu est d’importance et pour les régions traversées il y une chance à saisir car il va falloir développer une offre logistique efficiente au travers de plateformes multimodales opérationnelles.
C’est une opportunité qui ne se représentera pas et que nous ne devons pas laisser passer.
A cet égard, j’ai soutenu dès le début les élus de Chalindrey et du bassin ferroviaire dans leur mobilisation pour une plateforme multimodale, en les accompagnant au Havre, il y a 5 ans. Cette liaison fluviale serait son corollaire naturel.
C’est pourquoi je suis convaincu que nous devons nous battre afin que soit retenu le tracé ouest qui traverse notre département. Il apporterait une nouvelle dimension à la plateforme de Chalindrey qui accèderait ainsi à la trimodalité rail-autoroute-voie d’eau.
Ce serait un véritable levier de développement et d’aménagement pour notre territoire avec des retombées concrètes en termes d’emploi. C’est techniquement réalisable.
Je fais partie de ceux qui ont invité notre dynamique Président Durantet à coller à ce projet. Il vient de s’en saisir magnifiquement en organisant cette journée qui est tout à fait à la hauteur des enjeux.
Je ne peux qu’enjoindre les forces vives du Pays de Langres, du département et de notre région à se mobiliser pour ce projet.
Notre territoire souffre de décisions non prises il y a un demi-siècle, de choix non opérés il y a plusieurs décennies. Nous ne devons pas rééditer ces erreurs ou, à tout le moins, cette absence de vision.
L’objectif peut paraître lointain, à l’horizon 2025 ! Mais il ne faut pas raisonner à court terme. Ni rester attentistes.
Nous nous trouvons en fait à un moment clé. La Loi de programmation pour la mise en œuvre du Grenelle 1 a prévu la tenue d’un débat public d’ici à 2012, c’est-à-dire demain !
Même si le ciel est obscurci par une crise économique inédite qui masque parfois l’avenir et bouscule la hiérarchie des besoins, il faut se mobiliser et le préparer le dossier, mettre en évidence les atouts qui font de notre territoire le meilleur lieu passage pour le futur grand canal, et en premier lieu la possibilité de le raccorder au fer via la plateforme.
A l’occasion de son discours de Metz, le 11 mai, le Président de la République a dit son soutien à« la mise au débat public d’une liaison fluviale entièrement nouvelle entre les bassins de la Moselle et de la Saône, parce que ce sont de formidables perspectives pour le transport multimodal qui s’ouvriront à travers cette région ».
Cette déclaration trouve ici une résonnance parfaite et souligne s’il en était besoin l’importance du sujet qui nous a réuni aujourd’hui.
Les réflexions et les échanges d’idées qui viennent d’avoir lieu doivent se poursuivre afin de développer les synergies nécessaires, porter le dossier haut-marnais et le faire aboutir.
Je veux, ici, pour conclure, remercier sincèrement notre ami Guy Durantet, et toute son équipe, pour avoir été, aujourd’hui comme hier, les pionniers de cette Haute-Marne qui se cherche et veut gagner. De telles démarches trouveront nécessairement leur aboutissement.